XII – Le Pendu

Ouille ! Rien que le nom nous fait comprendre que cela ne va pas être simple. Et pourtant, quel est ce personnage suspendu alors qu’en y regardant de plus près nous constatons que le chausson bleu (la pensée) est appuyé contre la corde ? Et ce nœud qui a la forme d’une petite fleur sur le côté droit, dont la corde passe du blanc (pureté) au jaune (joie, réflexion) pour s’appuyer contre le vert (énergie, renaissance) ? Que de magie à venir !

Il est évident que cette situation est volontaire et que ce personnage, bras croisés dans le dos, accepte cette situation, cette position… de repos ? Plutôt de réflexion-cogitation. Cela lui semble nécessaire puisqu’il se l’impose. Il est prêt à penser (panser).

XII Le Pendu
XII – Le Pendu – ©Grimaud

Bien habillé, bien ajusté de six boutons (six : la complémentarité ou la dualité résolue), plus trois (être créatif comme la Papesse en sachant nommer les choses, ici ses tourments), ce qui donne neuf (l’Hermite, la découverte des réponses donc de lui-même), la sensation d’être soulagé d’un poids et de pouvoir continuer à avancer plus légèrement.

Ses jambes forment un quatre (comme l’Empereur–arcane 4–qui lui aussi a ses jambes croisées en forme de quatre), obligeant à la rigueur et au travail tout en mettant son ego de côté. Allez donc tenir la pose debout sur un pied, l’autre jambe pliée au niveau du genou et les bras dans le dos… il faut le faire ! Il faut de l’équilibre. Il y est aidé un peu en gardant les yeux ouverts.

Droit dans ses bottes, si l’on peut dire, il est prêt.

Ses cheveux sont bleus (signe de pensées intenses). Ce personnage prend conscience qu’il est à un moment où il faut volontairement faire le tri dans sa tête, dans son quotidien, dans ses habitudes et, pour cela, il faut en finir, se dépendre pour ne plus dépendre. Se séparer volointairementr de cette corde purifiante et de son soleil énergétique qui nous aide drôlement dans cette démarche.

Chaque ramure qui l’entoure saigne, par douze blessures : 12, le nombre de la carte ; 12, le nombre des signes du zodiaque ; 12, les mois de l’année. Il faut du temps pour faire de son mieux et accepter de transformer son mal-être en une nouvelle énergie positive, car rien ne se perd, tout se transforme.

Ce n’est pas une situation facile émotionnellement de se défaire de ce que l’on croit indispensable. Le plus souvent cela nous freine dans notre élan. Comme un jardinier, sachons couper une branche, un gourmand, une fleur, afin de donner à la plante un nouvel élan, une nouvelle vitalité. Elle en sera plus belle encore.

Pour nous, c’est pareil ! Ce ‘Pendu’ l’a compris intuitivement : se vider pour se remplir à nouveau avec du neuf. Une vraie respiration : expirer nos vieux schémas et inspirer des idées, des envies, de l’inattendu, pour nous revigorer.

Deux branches entourent le personnage. Par le haut, elles soutiennent une bande de verdure qui sert elle-même de soutien. Cette bande solide est notre passé, nos racines dans lesquelles il faut puiser pour avancer, réfléchir. Et cela se confirme car à l’opposé, les branches coupées donnent une nouvelle croissance de feuillage luxuriante. Retournez la carte et le Pendu semble alors léger et aérien : le nœud en forme de fleur apparaît en croissance et nourrit le Pendu.


Le Pendu – Oracle

Ce qui nous aide

  • Arrêtons de tourner autour du pot et nous savons tout au fond de nous, quel pot il s’agit.
  • Faites « Pfff » pour les choses, situations ou personnes qui vous prennent la tête pour rien ; laissez courir.
  • Ennuyez-vous ! Ce sont des moments où de belles idées surgissent. S’ennuyer n’est pas une maladie, c’est une guérison.
  • Et si vous faisiez la sieste ? Un peu de repos pour recharger vos batteries.
  • La disponibilité ouvre pas mal de portes, d’idées, de rencontres.
  • Voyez les choses sous un autre angle, même minime, et tout est différent.

Ce qui nous freine

  • Faire l’autruche ne résout aucun problème… il est toujours là dès que l’on relève la tête.
  • La paresse est un puissant ennemi qui nous comprend tellement bien.
  • L’habitude nous fait parfois souffrir, nous le savons, alors…
  • Se laisser porter, dirriger, conduire, cela va nous mener sur des chemins qui ne sont pas forcément les nôtres.

Note: « Par ailleurs, certaines éditions telle que celle de Jean Dodal, présentent la particularité d’écrire le numéro douze à l’envers (IIX). Ainsi il est nécessaire de retourner la carte afin de pouvoir le voir à l’endroit. Le Pendu se retrouve la tête en haut et passe d’une position de contrainte voir de torture à une position confortable et paisible » (Wikipedia)


L’arcane le Pendu dans le Tarot

  • En s’appuyant sur une belle énergie (passé, la Force, arcane XI)
  • Le Pendu fait le point (présent)
  • Afin de balayer le superflu (futur, arcane XIII)

Le Pendu s’offre sans résistance. En prenant exemple sur lui, quand rien ne va plus, quand nous étouffons, alors reposons-nous tout en considérant à fond la situation qui nous bloque. Ce passage volontaire de réflexion active ouvre à un autre point de vue, nous soulage, et les forces reviennent. La fatigue s’estompe. Nous nous sentons mieux. Le Pendu nous dit : Stop ! Repos, réflexions, prise de conscience et… hop ! Une belle pirouette pour se remettre sur pieds plein d’allant et repartir.